L’association
"Les Mots s’Envolent" crée une radio
itinérante, sous la forme d’un studio mobile
étant à la fois un espace de libre expression,
un espace de création, un espace culturel, un média
de proximité ouvert sur le monde et un outil pour les
associations locales et/ou d’action culturelle, sociale
et solidaire :
La diversité des groupes et de leur histoire rend
impossible une quelconque standardisation des outils de recherche
et de réflexion autour de leur intégration sociale.
Entre les habitants de terrains sédentarisés,
vivant en caravane et voyageant plusieurs mois par an, ceux
vivant dans des habitations en dur, par choix ou par contrainte
(maladie, sédentarisation forcée, plans d’intégration
locaux, etc.), ceux émigrant d’Europe de l’est,
sédentaires dans leur pays d’origine et rendus
itinérants en France par les expulsions successives,
dans l’immense diversité des parcours de chacun,
l’action culturelle, sociale et solidaire doit s’équiper
d’un outil souple capable de s’adapter aux réalités
de terrain.
La marginalisation des Tsiganes de France demeure, et avec
elle les problèmes de précarité, d’accès
au droit commun et à la reconnaissance citoyenne. Si
l’action sociale et solidaire est une priorité,
elle ne peut exister que dans le respect des codes culturels
propres à chacun. La négation de la culture
des minorités ethniques conduit toujours à une
assimilation forcée, jamais à une rencontre
réelle de deux peuples.
Pour que la parole tsigane circule ; pour rendre compte de
la diversité des idées, des histoires, des envies
; pour rappeler la vivacité d’une culture dont
nous ne percevons trop souvent que les stéréotypes
folkloriques ; pour favoriser l’accès au droit
commun ; pour créer un lien entre tsiganes et non tsiganes,
autour de projets communs, d’une discussion, d’une
programmation musicale, de l’écriture d’une
pièce de théâtre, de reportages et d’enregistrements
de la tradition orale, etc.
Pour apprendre à utiliser le média radio ;
pour découvrir le reportage, le journalisme, l’analyse
de l’actualité et la transmission de l’information
; pour faire prendre conscience de l’utilité
d’un tel média. Le bus abritant le studio radio
et la régie s’installe pour 3 à 5 semaines
dans le quartier/aire d’accueil/lieu de vie, après
autorisation d’émettre délivrée
par le CSA.
L’équipe, composée d’un technicien
réalisateur, d’un travailleur social et de journalistes,
organise, en concertation avec les différents intervenants,
une grille des programmes (émissions d’information,
de débats/discussions, émissions littéraires,
culturelles, artistiques et musicales, etc)
L’accent est mis sur des programmes de libre expression,
émissions brèves (30 minutes) sans thématique
préétablie réalisées en lien étroit
avec l’équipe de la radio. L’objectif est
autant la diffusion de la parole individuelle et l’encouragement
à la création que l’initiation aux journalisme
et aux techniques propres aux médias audiovisuels.
Après chaque action, les programmes enregistrés
sont remontés afin de pouvoir être diffusés
par d’autres structures (Radio France, RFI, radios locales)
et lors des actions suivantes.
L’intégralité des programmes est archivée.
Un enregistrement est bien sûr remis à tous les
participants.
Un soutien technique et de conseil est proposé pour
l’éventuelle pérennisation du projet.
En effet, la présence de la radio peut créer
un besoin, et les participants seront encouragés et
soutenus s’ils désirent à leur tour faire
vivre une radio locale, s’intégrer à une
radio existante ou développer une activité de
journalisme, de reportage ou d’expression.
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